CLUB DE ROQUES - MALAIGITS

C’est regrettable mais on n’y peut rien : le match disputé vendredi dernier par les Malaigits contre le club de Roques est intervenu juste après la sortie en salle de l’opus n°5 de la série Twilight… Du coup, de nombreuses personnes qui avaient prévu de longue date de venir en famille, parfois de loin, voir jouer les Malaigits, ont dû se décommander pour faire plaisir aux enfants qui voulaient voir le film. En dessous d’un certain âge, on ne comprend pas encore à quel point le spectacle offert le vendredi par les Malaigits constitue un passage obligé dans l’acquisition d’une culture décente dans le domaine sportif. Triste époque. Pauvre France. On sait plus comment s’habiller. Le fond de l’air est frais. Malgré tout, une heure avant le coup d’envoi, on avait quand même sur le parking du stade, un bus de retraités tchèques, une vingtaine de salariés coréens de Daewoo, vainqueurs du trophée du fayot de l’année ( 1er prix : un match des Malaigits à Roques, 2ème prix : une photo d’Helmut en CE1 et 3ème prix : un peu de terre qui a touché les crampons de Patrice ), il y avait aussi des scouts venus de Sologne et des cognes venus de Beyrouth ainsi que 2000 enfants des écoles accompagnés de leurs maîtresses… Dans ce contexte, 14 malaigits ont donc fait opposition à l’équipe de Roques du mieux qu’ils ont pu, répondant au souhait de l’encadrement du club de se mesurer à une équipe ayant le profil du Leinster afin de préparer les joueurs à la H-Cup que le club a l’ambition de disputer d’ici 2 ou 3 ans… Pour faire plus irlandais, on avait mis des perruques rousses, ce qui laissait d’ailleurs augurer des débordements de la soirée à venir… D’un point de vue sportif, soulignons l’abnégation de tous les présents, même si quelques observateurs tatillons on pu laisser entendre que les Malaigits avaient davantage joué dans le style de l’équipe du Liechtenstein handisport que dans celui du Leinster. Une fois le match terminé, les malaigits étaient conviés au repas et à une soirée thématique très rigolote : les joueurs du club avaient décidé de se déguiser en filles (vu le résultat disons plutôt en putes mais bon…), et les filles en garçons… Très excités par la perspective de participer à cette joyeuse sauterie, Lolo et Moutous ont préféré s’éclipser pour mieux résister à la tentation : « Je préfère m’en aller parce que voir Moutous en fille ça me fait des choses pas chrétiennes » nous a confié Lolo en sirotant son diabolo-orgeat, et dont le trouble se lisait sur son visage congestionné. « Je peux pas rester, je suis pas présentable, y faut que j’aille chez l’esthéticienne, j’ai le foin qui dépasse de la charrette… » se défendit Moutous en enfourchant son Solex, véhicule rustique mais qu’il trouve très pratique quand il est en jupe. A part nos deux camarades, très habitués de ce milieu et fidèles clients du « Zaza-boum café » plus connu sous l’appellation « Chez Kike », la plupart des Malaigits découvraient le monde des Drag Queens avec un peu de méfiance car ils/elles étaient plus nombreux que nous. Pour finir sur le sujet, reconnaissons que les choix vestimentaires des joueurs de Roques pour incarner la gent féminine traduisent une conception de l’élégance dont l’épicentre géographique se situerait approximativement entre le port de Hambourg et la basse-ville de Tanger, plutôt qu’à Paris ou à Milan… Parvenu à ce stade du compte rendu, je tiens à préciser aux lecteurs qu’un certain nombre de photos circulent sur le web, représentant des membres du bureau et d’autres malaigits affublés de perruques ridicules et brandissant des verres de bière en arborant des sourires béats de furets toxicomanes. Ces photos sont des montages. Elles ont été mises en ligne sur Feysbouc par quelques trous-du-cul qui ambitionnent de discréditer les membres du comité directeur afin de prendre le pouvoir et de s’emparer du trésor des Malaigits qui se transmet depuis des siècles de génération en génération et qui se trouve dans les catacombes d’une Abbaye sous la garde de 200 Templiers-Jedi armés de sabres-laser ! En plus ( et là je ne parle pas pour moi ), je trouve dégueulasse de chercher à attirer les moqueries et les quolibets sur des individus déjà par ailleurs accablés de tares physiques diverses et variées. Sans déconner c’est pas bien. Que ces malfaisants sachent qu’on aura leur peau de toute façon et que sous peu seront diffusées d’autres photos prises dans les vestiaires, les représentant dans des postures peu avantageuses ( certains sont si peu photogéniques que la dernière fois que quelqu’un a essayé de les prendre en photo, Kodak et Nikon ont porté plainte ), et ce sera pas sur internet, mais en 4 par 3 au centre-ville de Toulouse et distribuées sur la voie publique sous forme de flyers (6000 exemplaires). Quoi qu’il en soit, cette rencontre et la soirée qui a suivi ont été l’occasion d’intégrer une nouvelle recrue : Mathieu, collègue de notre ami « Bifteck », et qui a immédiatement conquis le public par son jeu ondoyant et chaloupé, mélange de percussions le nez à 10 cm du sol, et de courses rectilignes dans le plus pur style des grands piliers malaigits. Bienvenue à lui donc, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu de Mathieu dans l’effectif, si ma mémoire est bonne ( et sans vexer personne) il faut remonter à l’excellent Mathieu CHAUWIN, fils du vénérable Yves CHAUWIN dit « la crêpe », dit « la tartine », ou encore « le chausson ». On les salue tous les deux au passage ! Quelques news en passant comme d’habitude : c’est la rubrique « vie du club ».
  Une vente aux enchères aura prochainement lieu à Sotheby’s au profit de l’association « douaniers sans frontières » que les Malaigits aident depuis des années. Cette fois, seront mises en vente les « Chausses cramponnées » de Guillemot le savetier, qui fut un des membres de la première équipe des Malaigits, en 1342, sous le capitanat de Geoffroy Haupied de Puig Smataing. Ces Chausses authentiques, véritables reliques, ont une histoire : Elles furent portées par Guillemot ( 2ème ligne, à l’époque on disait « les poutreux ») lors d’un match de bienfaisance joué au profit du Lèprethon, qui était un grand événement caritatif très attendu chaque année. Le match a donc opposé les Maloygits ( comme on disait alors…) à l’équipe corpo de Poncet le minotier, gros employeur du coin et amateur de ce jeu qui ne s’appelait pas encore le rugby ! Pour mémoire, les Malaigits s’étaient imposés par 5 « franchoissements » à 3 et Guillemot avait été expulsé à la 5ème minute pour avoir étouffé son vis à vis dans une flaque lors d’un ruck ( il aurait dit « J’ai pas fais exprès messire… » en parlant à l’arbitre. Il faudra qu’on regarde s’il n’y a pas un lien généalogique avec Marco). Les Chausses mises en vente se composent d’une armature en fer qu’on adaptait aux godasses de ville, et elles étaient hérissées de 48 dents de 30 mm de long affutées et rouillées. Les protège-chicots étaient aussi en métal et se fixaient derrière la tête avec des boulons, mais avaient une utilité très limitée car en ces temps là, les joueurs n’avaient pas beaucoup de dents à la base…

  Chuck NORRIS a manifesté le souhait d’intégrer les Malaigits mais il a été recalé lors des tests physiques.

  Guy NOVES a déclaré dans le midol « Il est encore trop tôt pour que je pense entraîner les Malaigits, j’ai encore beaucoup à apprendre ».

  Helmut a une tendinite à l’épaule à cause d’une manipulation trop fréquente de la souris de l’ordinateur. C’est parce qu’il consacre 5 h par jour à la reconstruction du site des Malaigits atomisé par des hackers qui, eux aussi, veulent le trésor. Depuis peu, il est secondé par Moutous et Matabiau. Comme disait ma tante Eulalie « on a pas le cul sorti des ronces ».

  Alain est de retour d’Ukraine et il a ramené des produits de Noel : des Kalachnikov en pâte d’amande et chocolat blanc, de la Vodka à 35° pour les enfants et du polonium 210 en poudre pour décorer le sapin et le faire briller dans la nuit.

Voilà pour aujourd’hui, la prochaine fois ce sera sans doute l’horoscope 2013 des Malaigits ! Vive le rugby et longue vie aux Malaigits ! Pierre