MALAIGITS-LABARTHE SUR LEZE

Camarades Malaigits, comme on disait à Petrograd en 1917, il est temps de sortir de l’hiver long et rigoureux dans lequel nous fûmes plongés pendant des mois pour retrouver les terrains et la pratique de ce jeu si singulier that we all love, j’ai nommé : le Rubi.

Le match de vendredi dernier fut à ce titre le véritable deuxième coup d’envoi de la saison, même si, en dépit des intempéries, nous avions réussi à jouer début février contre l’équipe des pompiers de Rouffiac dont la moyenne d’âge était telle qu’on a cru au début qu’on rencontrait des scolaires…

Rien de comparable avec l’équipe de Labarthe-sur- lèze qui est une véritable équipe d’anciens et qui nous proposa un affrontement viril et velu, d’autant plus que le critère de sélection en vigueur dans ce club semble être de peser au dessus du quintal. Ceci étant, nos valeureux adversaires n’étaient que 12 et les Malaigits 18, ce qui fait qu’on a joué 15 contre 15, Daniel assurant l’arbitrage en entubant comme à son habitude les deux équipes chacune à son tour et respectant de ce fait l’équité sportive.

Du coup aussi, le score importe peu puisque tous les essais du match ont été inscrits par des Malaigits ( Brice, Julien, Patrice, Olive…), ce qui souligne, si besoin était encore, la qualité de l’effectif et la profondeur du banc…

Comme le dernier compte rendu date un peu, et pour me faire pardonner, je vais à présent détailler la prestation de chacun ( en fait je m’en branle et je vous emmerde tous mais bon ). Naturellement je ne vais pas faire état de ma performance personnelle puisqu’elle a été longuement commentée par la presse depuis, et que ma modestie maladive m’interdit d’en remettre une couche.

Donc voilà :

Mathieu « L’Irlandais » : Revêtu de sa tunique officielle nouvellement floquée d’un discret surnom imprimé du coude gauche à la hanche droite, Mathieu a été perforant, percutant, hargneux, incisif et a prouvé qu’il avait retrouvé ce niveau international qui était le sien lorsqu’il fut repéré par le Munster à l’âge de 12 ans. Qu’il s’agisse en fait de l’équipe de Munster dans le Haut-Rhin, célèbre pour son fromage au fumet subtil, n’enlève rien à son mérite. En revanche, il serait souhaitable que Mathieu cesse de stocker les fromages avec lesquels il était payé à l’époque dans son sac de sport car, vendredi encore, certains d’entre nous ont fait des malaises.

Christophe « Caniche » : Célèbre lui aussi pour les odeurs qui émanent de son sac, mais qui restent dans le domaine du classique pour un vestiaire ( chaussettes, pompes pas lavées etc…), Caniche a eu comme à son habitude un rendement hors normes compte tenu de son âge avancé ( il a eu 78 ans en janvier ) et des multiples opérations qu’il a subi à la cheville ! Rappelons que Christophe s’est brisé la cheville en cours de match au mois de novembre ( fracture ouverte ) et qu’il a quand même fini le match en hurlant sans discontinuer pendant le dernier tiers temps ( c’était chiant, les gens qui habitent autour ont cru qu’on tuait le cochon ). Opéré le lendemain, re-opéré le surlendemain car le chirurgien avait laissé son portable dans la cheville et opéré encore deux jours après parce que c’était pas la bonne cheville, Christophe a retrouvé l’intégralité de ses moyens mais a perdu son protège-dents. Il va prochainement passer une échographie pour vérifier qu’il n’est pas dans la cheville parce qu’il sent encore un truc…

Jérôme « L’anesthésiste » : Membre de l’équipe médicale qui s’est occupé de Christophe comme son surnom l’indique, Jérôme faisait son retour à la compétition après une absence liée à une formation qu’il a du suivre dans les pays de l’est de l’Europe sur les conseils d’Alain, et portant sur de nouvelles techniques d’anesthésie à base de plantes ezt d’outils de jardinage. Vendredi dernier, Jérôme a affiché un bilan au dessus de la moyenne de l’équipe : 47 percussions, aucun franchissement, pas de jeu au pied, 58 déblayages dont 32 illicites. Par ailleurs, il n’a pas essayé de mettre des bouffes comme lors de ses précédentes prestations, il réserve à présent ses talents de combattant pour ses clients : Jérôme a monté un club destiné aux personnes âgées dans lequel il forme des Ninjas.

« Dan » Mogno : Immédiatement très à l’aise dans son poste de talonneur, Dan n’a perdu aucun ballon sur introduction, et le fait qu’on ne dispute pas les mêlées n’explique pas forcément tout. Très actif dans le jeu en dépit de problèmes d’hémorroïdes récurrents qui l’ont obligé à se gratter le cul tout le match, d’où le manque de motivation de la part de certains de nos adversaires au moment de lui serrer la main à la fin. Bilan chiffré : 26 grattages, 14 tirages, 4 percées, 8 raffuts distribués, un raffut subi alors qu’il jouait avec l’adversaire et qui l’envoya sur la voie rapide, fort heureusement sans provoquer d’accident. Sans vouloir balancer, le coupable c’est Mathieu et il l’a fait exprès.

« Helmut Newton » : Habituellement fer de lance de la mêlée Malaigit, Helmut est apparu émoussé vendredi dernier. Il n’a pas cherché à solliciter le ballon en bout de ligne, il ne s’est pas intercalé brillamment dans les trois quart comme il le fait souvent, brisant net par ses initiatives les quelques pauvres combines que nos arrières tentent de mettre en place depuis 6 mois, mais il s’est consacré à la défense ! En effet, Helmut a plaqué 52 fois pendant le match, ce qui le place juste derrière Dusautoir et Warburton au classement IRB 2013. Certes, 51 de ces placages étaient à retardement, mais c’est un ratio honnête pour le rugby loisir. Soulignons que cet état de fatigue relatif est fréquent pour Helmut à cette période de l’année puisqu’il prépare intensivement le championnat d’Europe de carrelage sur glace qui des tiendra à Chamonix dans 15 jours et durant lequel il défendra son titre dans la catégorie « mosaïque et nu féminin ».

Marco « Bifteck » : Egal à lui-même, Bifteck a réalisé un match plein vendredi, propre, sans fioritures, sans en-avant merdique, sans se faire écraser le pied puisqu’Alain n’était pas là et sans mettre de crêpe à personne…En revanche, soyons honnête, Marco vieillit ( comme tout le monde ) et il a de plus en plus de mal à rester éveillé après les matchs…Vendredi soir, il s’est encore endormi dans la voiture sur le chemin du retour et sa femme n’a pu le réveiller que dimanche à midi…Ce n’est pas la première fois. Il s’est déjà endormi à table cette saison. C’est bien triste, mon grand-oncle était comme ça ( mais il avait 82 ans et avait été piqué par des insectes à Dien-Bien-Phu ). Un jour Marco va s’endormir en sursaut sur une mêlée et on aura l’air malin. Même le guronsan n’y fait rien, et on commence à être un peu dépourvu…Alain est prévenu et pense pouvoir ramener d’Asie un fortifiant sexuel qui pourrait agir sur la somnolence, avec peut-être quelques menus effets pervers comme des érections qui durent une semaine, mais il faut savoir ce qu’on veut.

Xavier « Matabiau » : Très en vue pour sa défense sur l’homme : il a visé le 8 adverse ( un mastodonte de 145 kg hors taxe, avec des bras comme des crics ) tout le match et a récolté de nombreuses mains à travers la gueule sans jamais renoncer ! Xavier a tout essayé : il l’a mordu, griffé, chopé par les couilles, pincé aux nichons, lui a craché à la gueule, bref, toute la panoplie ! Au final, il a réussi à le stopper en lui sectionnant le tendon d’achille avec son Laguiole…aux grands maux les grands remèdes. Statistiques sur le match : 2 ballons et demi touchés, une touche vérouillée pas vérouillée et 47 échymoses.

Daddy “Flo” : Aux anges depuis qu’il est papa, Flo plane à 10 000 et on le comprend ! Tout heureux, il nous a offert des biberons et des petits pots artichauds-brocolis pour fêter l’évènement ! Après le match il a voulu nous chanter « au clair de la lune » et « meunier tu dors » pour montrer qu’il connaissait des chansons. A la réflexion, je me demande si ça n’est pas pour quelque chose dans les somnolences de Bifteck qui l’a écouté béatement pendant un quart d’heure en finissant son blédichef aux cacahuètes. Pour le prochain match, Flo nous a promis de venir en poussette et avec une susu à la place du protège-dents. Amenez vos appareils photos.

Pépé “l’Ampoule” : Pépé Daniel a officié au sifflet vendredi soir, avec le brio qu’on lui connait. Il commence d’ailleurs à y prendre goût et la qualité de ses prestations a attiré l’attention des instances arbitrales internationales ! L’autre soir Daniel était supervisé par un membre écossais du board et pourrait bien se retrouver à arbitrer un match du tournoi l’année prochaine ! Nous, chez les Malaigits, il y a longtemps qu’on sait qu’il ferait un bon arbitre du tournoi, rien qu’à l’entendre commenter ses décisions : « Bon, les jaunes vous allez au sol et le 4 est hors jeu mais ça progresse un peu pour les bleus, le ballon sortira pas donc mêlée à 5 pour vous… » ou bien « Non, j’ai pas vu l’en avant, mais comme tout à l’heure j’ai pas vu le passage à vide, je rend la balle au camp attaquant de tout à l’heure ». Aussi limpide qu’un referee Irlandais : il est prêt.

Brice “Tisséo” : Transparent tant qu’il a joué avec les Malaigits, Brice a illuminé le match de toute sa puissance et de toute sa vélocité dès qu’il a été chez l’adversaire. Deux explications à cela : d’abord, à l’issue du premier tiers temps il a enfin mis une barrette dans ses cheveux ce qui lui a permis de voir quelque chose le reste du match. Il était temps. Ensuite, il semblerait que Brice ai pris du pognon de la part de Labarthe. Si c’est vrai, c’est pas joli. Une enquête interne est en cours et l’analyse des relevés bancaires pourrait expliquer pourquoi notre camarade a changé de voiture dès samedi. Merci en tout cas à Laurent M. et Sébastien C. qui ont pu, par leur témoignage citoyen bien qu’anonyme, dénoncer ce comportement.

“Lolo” : En voilà un qui ne triche jamais, et qui allie à la fois don de soi sur le terrain et parfaite maîtrise de la communication avec ses partenaires. Pour preuve cette technique si personnelle et infaillible qui consiste à glisser en défense et à crier « j’aiiiiiiiiiiii !!!! » au moment du placage. Le cri est un élément essentiel de la technique, inspiré des arts martiaux dont Lolo fut adepte dans son enfance passée dans un monastère tibétain près de Lavaur, et a pour but de déstabiliser l’adversaire. Seul joueur a avoir déjoué la technique de Lolo : Brice, très motivé par sa prime ( voir précédemment ), mais il n’est passé que 8 fois.

Cyril “Bidibulle” : Le jeu de Cyril évolue, il ressemble de plus en plus à celui de William Servat ( percussions au raz du sol, le nez à 5 cm du gazon ). Reste à prendre une trentaine de kilos, à se faire pousser les oreilles et on pourra le reconvertir au talon. Gravement blessé au doigt durant le match, Cyril a tenu à finir la rencontre, prenant exemple sur Caniche et sa cheville amovible, ou plus loin encore, sur la grande lignée des gueules cassées comme Le Barde et son nez en Titane, ou Carlito et son genou en latex. Opéré en urgence par le professeur Térésa, ses jours ne sont pas en danger mais il gardera le doigt raide plusieurs mois. Comme c’est le majeur de la main droite, il faudra qu’il fasse attention dans la vie de tout les jours, surtout quand il voudra saluer quelqu’un…

Stan « Sonny Bill » : Lui aussi, de retour à la compétition après plusieurs opérations qui ont permis de lui remplacer les deux jambes, le bras gauche et une oreille, Stan a tenté de faire parler sa puissance et sa vitesse et s’est beaucoup dépensé en défense, dopé par sa nouvelle tenue. On retrouvera bientôt, à n’en pas douter, lorsqu’il se sera habitué à son nouveau corps, l’extra-terrestre qui pouvait traverser le terrain tout seul pour marquer !

« Olive » : Même dans les matchs compliqués, Olive se débrouille toujours pour marquer ! Ce type est une énigme et un phénomène. Il parait que Bakkies Botha en a peur. Certaines équipes m’ont fait discrètement savoir qu’elles ne viendraient pas s’il est là, du coup je mens pour pouvoir garnir le calendrier…Passé en troisième ligne en cours de match, il a définitivement muselé le 8 adverse juste après que Xavier l’ai découpé au Laguiole, il est vrai que sur une jambe et en saignant abondamment, l’autobus allait nettement moins vite et Olive pouvait le rattraper facilement. Quand même à la fin il bougeait encore et on l’a achevé d’une torpille dans la salle des machines.

Julien from Kaka : Tranfuge d’Actia et de kaka ( les équipes de Rugby loisir ont des noms de plus en plus baroques ), Malaigit depuis quelques matchs, Julien a été efficace des deux côtés, marqueur pour les deux équipes et aussi véloce qu’un cobaye d’Alain qui aurait pris du Polonium 210. Qu’est ce que ça sera lorsqu’Il Dottore l’aura pris en main…Julien nous a avoué lors de l’après match vouer une admiration sans borne à Lolo, et éprouver une grande fierté de pouvoir jouer à ses côtés ne serait-ce que quelques minutes ! Très ému, il nous a suggéré la mise sur le marché d’un nouveau produit dérivé : la boite à « Meuh » Lolo qui fait « J’aiiiiiiiiii !!!! » quand on la retourne. Banco.

“El Presidente” : Lui aussi signait son retour après une longue absence à cause du travail : en effet, Patrice vient de restaurer la cathédrale d’Amiens avec pour seule aide un apprenti pakistanais et un escabeau. Du coup ça a été un peu long mais enfin ça y est : la cathédrale a son bar à vin intégré dans le transept et un drive-in autour de la sacristie. Un essai pour marquer son retour, salué par une foule féminine nombreuse venue acclamer notre camarade, en particulier le club de rami de Villeneuve Tolosane au grand complet ( 14 membres, 69 ans de moyenne d’âge, la doyenne a connu Léon Blum ) emmené par sa présidente, Ginette Coufouleux, qui collectionne les articles et les photos de presse sur Patrice depuis 15 ans ( elle a même sous une cloche dans son séjour un morceau de strap avec des poils collés récupéré au bord du terrain de Roques en 2006 ). Touchant.

JC “La Crampe” : Enfin de retour après une longue éclipse, JC a peu à peu repris ses marques et retrouvé ses jambes. La dernière fois, JC n’avait pas pu venir parce qu’il tuait le cochon avec Guillaume. Evidemment, personne n’y a cru : ils viennent toujours ensemble, quand l’un n’est pas là l’autre non plus, et je tue le cochon…attends je viens t’aider…ceci cela…mais tout le monde trouve très touchant que nos deux camarades cherchent à cacher leur relation aussi naïvement, d’autant que les Malaigits ont toujours été gay-friendly ! En revanche, pour ménager les craintes de certains et éviter les accidents, il est tout à fait envisageable d’affecter un vestiaire aux hétéros de l’équipe, et un autre aux gays.

Francky « Le Magnifique » : Encore un retour ! ( j’entend d’ici le Président dire : et encore un gay ! ) Francky is back et ça va chier ! Pourvu du gabarit de Bastareaud et de la condition physique d’un hérisson, il revient avec la ferme intention de reprendre sa place de perforateur numéro un de l’équipe ! Rappelons le bilan de Francky chez les Malaigits : 72 essais marqués, un drop tenté le 12 février 2010 avec 2 taupes tuées à la clef, 3 placages en 114 matchs joués, des chisteras, des ballons tenus à une main, entre deux doigts même parfois…un magicien… Ajoutons que Franck n’a jamais laissé un dessert pas fini sur la table. Lors du prochain match à Grisolles, Franck signera des autographes, fera la bise à toutes les femmes de moins de 30 ans qui se présenteront et elles pourront se faire prendre avec lui, en photo bien sûr.

Par ailleurs, les Malaigits ont eu la joie de constater la présence de plusieurs spectateurs de marque au bord du terrain :

Tout d’abord le camarade « Savonnette », revenu très amaigri de son détachement au lycée français de Stockholm où il s’est courageusement occupé d’un groupe de jeunes suèdoises en échec scolaire, notre talentueux centre physico-physique nous a annoncé son retour prochain, dès que la rechute de ses légendaires furoncles aux testicules sera résorbée. Il nous tarde de le revoir sur le terrain car ça fait longtemps qu’on n’a pas chié des 2 contre 1 ni fait des en avants au moment d’aplatir.

Autre spectateur prestigieux : Carlito, le légendaire joueur protée des Malaigits, l’homme au jogging blanc, dont les jambes figurent au Guinness book pour leur galbe sans pareil, et qui refusa en son temps un transfert mirifique chez les anciens de Lanta-Caraman ( 150 francs et le manger gratuit après le match ) pour rester chez les Malaigits…On espère aussi le revoir bientôt sur le pré, chevelure au vent, jogging dans les chaussettes et le genou gaillard !

Enfin Moutous, lui aussi polyvalent Ricard-Whisky-Suze, touché en pleine ascension par un pépin physique rarissime : un bouchon de PQ dans l’anus qui a dégénéré en occlusion du larynx, était aussi présent mais a dû nous laisser avant le match car il avait oublié de prendre la pilule du lendemain, et s’il ne la prenait pas avant minuit il faudrait qu’il en prenne une du surlendemain. Délateur de Brice Tisséo pour le coup de la prime ( non je l’ai pas dit…), de son vrai nom Francis Auteuse, Moutous fera son retour dans quelques mois, lorsqu’il sera rétabli, c’est-à-dire après sa convalescence qu’il va passer à Poudlard en même temps qu’il passera le 1er degré de sorcier herboriste. On lui souhaite un prompt rétablissement et un rapide retour dans le team Malaigit !

Voilà, la saison continue, à Grisolles le 29 mars, et jusqu’à début juin !

Bonne nuit les petits et portez vous bien !

Vive le rugby et longue vie aux Malaigits !

Pierre