LES MALAIGITS AU TOURNOI DE GRISOLLES

Avec un peu de retard, quelques mots sur les aventures des Malaigits en terre Tarn et Garonnaise le 4 mai dernier, puisque nous participions comme chaque année au World International Masterserie Tourniament of Grisolles, événement majeur de la saison rugbystique.

En dépit de l’ampleur médiatique de l’événement, les Malaigits n’étaient pas plus de 8 sur le pré et ont été renforcés ( mais en avaient ils vraiment besoin ? ) par quelques locaux, jeunes et vieux, dont une paire de jumeaux ( ce qui, soit dit en passant est un pléonasme puisque les jumeaux vont rarement par 3 ou par 8 )… A ce sujet, Didier a cru toute l’après midi que c’était le même mec qui était tellement en canne qu’il était partout sur le terrain ! « Putain, il est bon ce jeune, il a un gaz terrible, il est sur toutes les actions !! » s’est-il étonné tout au long du tournoi, avant de s’apercevoir à l’apéro qu’il y en avait deux ( un qui joue devant et l’autre derrière, d’où cette impression trompeuse…).

Etaient présents donc : Daniel, Patrice, Marco, Didier, JP, Christophe, Jérôme et mézigue.

Deux matchs disputés, l’un perdu ( 3 à 1 ) contre Montauban et l’autre gagné ( 3 à 0 ) contre les Ingranieros, puis un match « Grisolles contre le reste du monde » où ce fut le bordel mais c’était rigolo quand même ! A Grisolles on improvise tous les ans et c’est jamais la même chose, un jour ils nous inventeront un match des intelligents contre les cons ( ça va être du 1 contre 5 ), les gros contre les maigres ( il n’y en a pas beaucoup dans les équipes ) ou les caleçons contre les slips…

Nous avons eu aussi la visite agréable de Franck « le Gay Magnifique », en compagnie de sa moitié et de son petit juste né ! Il est bon en effet de montrer, dès le plus jeune âge, aux enfants le spectacle du talent et de la créativité !

Le camarade Moutous est également venu pointer le bout de son groin, surveillé de près lui aussi par sa fiancée qui était venue vérifier qu’il n’utilisait pas la permission de 16 h pour aller se noircir le citron au Picon-bière avec ces cons de Malaigits. Autant dire qu’elle est à présent rassurée puisqu’elle a vu que l’équipe était exclusivement composée de prix Nobels, de membres de l’académie des belles lettres et d’artistes…

Une nouveauté notable : des bidons NTK offerts par Xavier et qui permettent de boire comme les pros, c’est à dire par la bouche.

Sur le plan du jeu à présent, je préfère avertir tout de suite le lecteur : il s’est passé un certain nombre d’évènements qui feront date dans l’histoire des Malaigits et surtout dans l’histoire personnelle de certains d’entre nous ! Il y a même eu des moments bouleversants. Emouvants.

Si vous êtes sensibles ne lisez pas la suite.

J’attends un peu que vous vous soyez éloignés de l’écran…

A la limite même, je sais pas si je dois en parler. On touche à l’intime et je n’ai pas l’habitude d’évoquer ces choses dans les compte-rendus qui ne sont habituellement que des relations fidèles et purement techniques des faits de jeu.

Bon allez, si…

Alors voilà, il faut qu’on évoque le cas de notre camarade Jérôme dit « L’Anesthésiste ». Jusqu’à présent, Jérôme s’est cantonné au sein de l’équipe à un rôle d’équipier modèle, de joueur de devoir, humble, s’appliquant à apprendre en observant les nombreux « Galactiques » qui composent l’effectif, soucieux de bien faire, discret, se nourrissant de cette atmosphère légendaire qui enveloppe d’une aura lumineuse et mystique l’équipe des Malaigits.

Seule entorse à cette posture de disciple studieux : une bouffe distribuée en milieu de saison lors d’un match à Roques.

Tout ceci était exact jusqu’à ce samedi 4 mai 2013, 16h15 GMT, où tout à basculé.

17ème minute de jeu du match contre Grisolles, la balle vole de mains en mains, les rucks se succèdent, les temps de jeu se multiplient, mettant les organismes au supplice ! La défense s’étire et les assaillants se ruent à l’attaque encore et encore, tels les croisés à l’assaut de St Jean D’Acre, plus personne n’est à son poste, c’est le rugby total ! Le ballon file une ènième fois vers l’aile, sur la droite et c’est alors que Jérôme s’en saisit en position de centre…Que se passe t-il alors dans sa tête ? ( rien, comme d’habitude, nous a affirmé Guillaume, son beau-frère )Une révélation ? Un trait de génie ? Un engrenage grippé qui soudain se décoince ? Jérôme feinte la passe extérieur ( oui, vous avez bien lu ) et s’engouffre à l’intérieur, efface un défenseur, puis un second d’un léger mouvement du bassin, lucide, Jérôme lève la tête, prend l’information, puis d’un simple regard, il en envoie un troisième dans les tribunes ! Percussion, libération parfaite, un dernier temps de jeu et c’est l’essai…

Jérôme se relève, sans un mot il regagne son camp, mais quelque chose a changé dans son regard, une page s’est tournée : a star is born.

21ème minute : attaque côté droit encore, le jeu se débride, le public exulte, le ballon part vers l’extérieur, Jérôme appelle et croise intérieur, accélération, 30 mètres plus loin il est sous les poteaux…

« Qui c’est qui a marqué ? » demande Marco « C’est Jérôme » répond Caniche « Qui c’est qui a marqué je te demande espèce de bite ! » « Hé bé ! C’est Jérôme ! » « C’est pas possible ! C’est une bite ! » insiste Marco

Dans le public, c’est du délire, deux femmes font un malaise, Didier et Daniel pleurent, moi je suis assis au centre du terrain, hébété…

Dans les vestiaires, notre camarade ne semblait pas avoir réalisé ce qui s’était produit et il est resté prostré de longues minutes seul sous la douche. De retour chez lui, il a pris rendez-vous chez un psy et il recommence à parler depuis quelques jours. Depuis, dans sa chambre, il a installé des posters de Bastareaud et de Fofana.

Autre Malaigit à vivre une expérience troublante lors de ce tournoi : Marco « Bifteck », qui a retrouvé son ancien amant Guiguitte ( des Ingranieros ) et avec lequel il a échangé de nombreux doigts dans le cul pendant la rencontre, pratique instituée entre eux depuis quelques matchs et que le bureau des Malaigits réprouve, tout en se trouvant dans l’impossibilité d’y mettre ( façon de parler ) un terme.

Jean-Pascal « M.A.S.H » a lui aussi retrouvé l’ouvreur des Ingranieros avec qui il a eu une brève mais intense aventure il y a quelques années, mais il ne s’est rien passé de comparable avec le couple Guiguitte-Marco, même si on a trouvé que parfois ils étaient souvent l’un sur l’autre dans les rucks, mais bon…

Au final, tout le monde s’est retrouvé à la salle des fêtes de Dieupentale pour l’apéro et le repas et les Malaigits en sont repartis avec deux cartons de pinard étiquetées aux armoiries des Ingranieros dont la devise est « Daubam e bonum ».

Voilà pour le tournoi 2013 de Grisolles, réussi, comme d’habitude, et où nous reviendront avec plaisir en 2014 !

La saison continue !

Vive le rugby et longue vie aux Malaigits !

Pierre