SEILH - MALAIGITS : 3 à 7

Camarades Malaigits, vous me connaissez, je n’ai pas pour habitude d’exagérer les choses, de faire dans l’emphase, de m’enflammer pour des riens, d’affabuler à partir de faits insignifiants, ni de monter en épingle des évènements mineurs…

Mais là, à l’instant d’entamer la rédaction de ce premier compte rendu de la saison régulière 2014-2015, je me trouve face à un dilemme : rester dans un registre sobre et dépouillé, tout en concision et d’une précision chirurgicale, collant aux faits de jeu et seulement aux faits de jeu (comme d’habitude)…au risque de d’ignorer le souffle épique qui parcourut le terrain de Seilh vendredi soir, et de ne pas être fidèle à cette atmosphère euphorique qui a dominé la soirée.

En même temps, si je me lance dans un truc un peu fantasque, on va croire que j’exagère, que j’en rajoute etc, etc…Si, si, j’en connais qui vont pas me louper, qui ont toujours la vacherie à la bouche (ça ne veut pas dire qu’ils bouffent souvent du bifteck), je pourrai citer les noms d’Helmut, de Moutous ou de Lolo mais j’en ai pas envie. Pourtant (que la montagne est belleuuuu…), il faut bien admettre que le match fut beau, haletant, plein de rebondissements, d’une grosse intensité dramatique et tout et tout…Il y avait même des Guest Stars ! Et en plus nous étions nombreux en dépit des indisponibles et des blessés.

Dès le début, dans les vestiaires, on a senti qu’il se passait quelque chose, que la magie opérait : dans l’odeur musquée des pieds mal ventilés et des aisselles moites des efforts de la journée, dans le mutisme et la concentration de chacun, seulement dérangée par un pet furtif ou un rot sonore, on ressentait déjà la force collective qui allait se déchainer sur le terrain quelques minutes plus tard !!

21 Malaigits étaient présents, avec en plus des habitués, notre Guest de luxe, authentique descendant de Cochise, pilier de formation, 8 de circonstance et même ouvreur occasionnel : Stéphane « L’Indien », véritable couteau suisse du rugby loisir !

Grand retour de Cyril « Bidibulle » et de Théo « La Flèche », que nous sommes parvenus à faire revenir parmi les Malaigits à grand renfort de sommes mirobolantes, d’avantages matériels exorbitants dont un abonnement de 5 ans au bar « Chez Nonette » établissement d’accueil bien connu spécialisé dans l’insertion professionnelle de jeunes filles slovaques par les arts du spectacle et de la scène. Ils étaient donc là et bien là, un peu déçus que le Président ne soit pas présent car comme l’a dit Théo « C’est dommage, on l’aurait amené boire un Vittel chez Nonette, avant d’aller manger un baba au rhum dans une pâtisserie… ». Des jeunes sains comme il en faudrait beaucoup milledieu.

Une belle délégation du club de Roques était aussi de la partie, avec Didier « Magdus » en polyvalent club-loisir, les deux Lodo et Jean-Philippe. Ludo-2 a récolté un mauvais coup à l’épaule, et on espère que ce n’est pas trop grave, mais son frère a dit que la pièce est encore sous garantie et qu’il ne fallait donc pas s’inquiéter. On lui souhaite néanmoins un prompt rétablissement.

Régis était également là, et il n’a pas perdu sa soirée puisqu’il a marqué un essai magnifique (et peut être un autre d’ailleurs, je vais consulter les stats officielles sur Rugbyrama pour en être sûr, affaire à suivre, ça peut être important au classement final). Seul Malaigit à arborer un maillot du jeu blanc et bleu, il a été une cible de choix pour la défense adverse puisqu’on ne voyait que lui sur le terrain mais il s’en est sorti avec brio, déclarant à la fin du match « J’aime ça le contact, mon rêve est de prendre un tampon de Tekori lancé comme un V1…la prochaine fois je me verrai bien avec un maillot orange… ». Ce sera plus facile à réaliser que de faire venir Tekori, mais on peut essayer…

Julien, un collègue de Lolo, était aussi présent et a été l’auteur d’une prestation remarquée en 3ème ligne : tout en plaquages et en don de soi ! Julien est originaire du nord de l’Europe, d’une petite ville de Norvège appelée Clermont-Ferrand. C’est là qu’il a rencontré Lolo il y a quelques années, alors que celui-ci avait pris un an de congés sans solde pour faire le tour d’Europe en pirogue, sur les traces de son ancêtre samoan venu de l’île de Fétafetaoufépipi dans le Pacifique il y a quelques décennies…Bienvenue à Julien en tout cas !

Guillaume « le jockey » est aussi venu nous prêter main forte. Rappelons que Guillaume n’est pas surnommé ainsi à cause de son goût prononcé pour le fromage blanc, ni pour sa participation au tournage de Batman, mais pour ses activités équestres pour lesquelles son gabarit le prédispose davantage que pour le Sumo ou l’haltérophilie. Impeccable à l’aile, Guillaume a même fait une pige au talon en fin de match, et il a pris 2 ballons (sur notre introduction certes, et c’est vrai qu’on ne pousse pas mais on en connait certains qui sont capables de les perdre quand même…).

Sur le banc, les Malaigits disposaient d’un staff technique d’une ampleur sans précédent, constitué de trois de nos blessés : Mealamu, Bûchette et l’Irlandais, tous très abimés physiquement, mais très motivés à l’idée de participer à l’encadrement de l’équipe. Très clairvoyants en début de match, debouts et fringants jusqu’à la fin du premier tiers-temps, leur ardeur a décliné en proportion des canettes de binouze descendues à un rythme frénétique, si bien qu’à la fin du match on les distinguait à peine derrière un rempart de bouteilles vides, leur teint avait viré au rose vif, et leurs yeux pétillaient d’un éclat particulier en cherchant à nous consoler de la défaite alors qu’on avait gagné 7 à 3…Preuve, qu’à partir d’un certain moment, ils ont un peu perdu le fil…

Venons-en au match, commencé comme d’habitude chez les Malaigits : sur les chapeaux de roue, avec 2 essais encaissés dans les 5 premières minutes. La routine. Débordés dans le jeu, pris en vitesse, les Malaigits ont souffert dans ce premier tiers-temps, peut-être handicapés par le ballon mouillé (on est tellement joueurs), ou par un échauffement trop intense (pas loin de 4 aller-retours dans l’en-but…c’est sans doute trop violent…).

A la reprise, changement de musique, les Malaigits reprenaient la direction du jeu, se mettaient à avancer devant et à jouer juste derrière, alternant jeu au près et au large dans un style que certains sur la touche n’hésitaient pas à comparer à celui des All Blacks. La récompense vint assez vite, avec un essai tout en puissance de Francky le Gay Magnifique qui a explosé la chaudière sur le coup, émettant une quantité suspecte de fumée noire et d’huile. Par prudence il est sorti, mais au final c’était juste à cause des flageolets de midi.

Quelques minutes plus tard, les Malaigits égalisaient grâce à un mouvement collectif splendide conclu par Lolo qui allongea sa foulée pour plonger en terre promise, dans un concert de grincements provenant de ses rotules usées par la rouille et de ses hanches en formica (Lolo a été le premier transplanté des hanches, l’année où Dalida triomphait à Bobino, alors que Moutous a été le premier transplanté de l’anus, l’année où Francky Vincent triomphait à la salle des fêtes de Riscle). Epuisé par l’effort, faisant de plus en plus de bruit, Lolo a dû passer sur le pont plus tard dans la soirée et subir une ablation complète du vilebrequin. Souvenons-nous que la dernière fois que Lolo a dû accélérer pour marquer, c’était l’an passé à Roques, et le match a été interrompu à cause de la fumée blanche qui s’échappait de son capot, on y voyait rien jusque sur la rocade.

Quoi qu’il en soit, les Malaigits avaient mis la main sur le match et ne l’ont plus lâché, portant leur avance à 4-2, puis 4-3 et enfin 7-3 sur des réalisations de Théo et Régis (je crois n’avoir oublié personne, si c’est le cas je m’en excuse).

Tous les participants sont à créditer d’un bon match, et la joie d’avoir bien entamé la saison faisait plaisir à voir à la fin de la rencontre, et on se doit de féliciter nos adversaires du jour, à la fois pour la qualité de leur prestation et aussi pour celle de leur accueil.

Voilà pour le match de reprise des Malaigits version 2014-2015 !

Quelques infos club pour terminer :

Dans le cadre des échanges culturels que nous entretenons avec le tissu associatif et les institutions locales, les Malaigits proposeront cette année encore des activités pour les enfants au moment des vacances de fin d’année :

  Bûchette et La Crampe animeront un « atelier fossile » pour les 10-12 ans sur le thème « fais ton fossile toi-même avec un animal mort et une bétonnière : chaque enfant viendra avec un petit animal crevé (chat, mulot, yorkshire ou canari…) et JC et Guillaume le couleront dans le béton…ainsi moulé, l’animal va lentement se fossiliser et dans quelques années il suffira de casser le béton pour avoir un joli fossile de chat ou de mulot. Les gosses seront contents de repartir avec leur moulage ! Par contre les parents doivent venir les chercher avec un véhicule adapté parce qu’un moulage de chat ça risque quand même peser 30 ou 40 kg avec tout le béton que nos amis ont l’intention d’y mettre. Bifteck a proposé de participer au jeu en moulant une vache dans une benne de 7 mètres cube…

  Philippe « Barthez » et Flo « Buck Danny » ont prévu de venir avec un Airbus (un petit quand même) pour proposer des baptêmes de l’air avec passage en voltige entre les perches du terrain d’honneur et simulation d’atterrissage forcé sur le parking ! ça aussi, les gosses vont adorer ! Le tout agrémenté d’une démonstration de la patrouille de France Vélib et covoiturage (12 vélos, 4 twingo et 6 Clio).

  Moutous organisera une dégustation de patisson à la suze, et de carottes au grand marnier, ainsi qu’une démonstration de saut à l’élastique depuis le toit du vestiaire, accroché à un câble de 40 mètres.

  Les autres joueront aux boules pour distraire les vieux.

Rubrique objets trouvés :

Le bureau signale que le porte-jarretelles rose laissé la saison dernière dans le vestiaire, et marqué des initiales « P.P le G… » a été donné au musée départemental du sous vêtement, ou il a rejoint les innombrables slips, calebards, strings et gaines de maintien qui n’ont pas été réclamés depuis des années. Le bureau demande instamment aux joueurs de faire attention à leurs affaires car on en a un peu marre de devoir appel aux pompiers, aux chiens d’avalanche, et à la sécurité civile, pour assainir les locaux à chaque fois qu’un objet suspect est abandonné après un match…

C’est tout pour aujourd’hui, bonne fin de semaine et à bientôt pour de nouvelles aventures !

Vive le rugby et longue vie aux Malaigits !

Pierre