LAUNAGUET - MALAIGITS : 5 - 1

L’autre jour, alors que je parcourai un hebdomadaire culturel de couleur jaune, je tombai sur un article dans lequel s’exprimait un ancien pilier de haut niveau. Il avait évolué à une époque où se pratiquait un rugby de partage, d’échange et d’amour de son prochain, au sein d’une équipe dont je tairai le nom mais qui se situe dans l’Hérault... Bref, dans cet article, ce vrai poète disait la chose suivante : "Le Rugby, ça se joue dans la merde, en janvier, au fin fond de l’Ariège, avec des mémés au bord de la touche qui traitent l’arbitre d’enculé..."

On ne saurait mieux dire pour définir l’âme de ce sport, sinon que cette belle description peut aussi se concevoir en remplaçant l’Ariège par le Gers ou l’Aveyron...ou encore Launaguet, où les Malaigits se déplaçaient vendredi dernier après un mois d’inactivité liée aux intempéries.

Le thermomètre affichait moins 150 et le compteur de l’effectif était bloqué à 15, mais tous animés d’une volonté farouche d’en découdre sur ce magnifique terrain de Launaguet, fleuron du service des espaces verts de la municipalité, sur lequel on a pu reconnaitre de ci de là quelques brins d’herbes étouffés par des tonnes de vase nauséabondes...

Peu importe ! au coup d’envoi, les malaigits alignaient une 2ème ligne expérimentale JANIN-PIANCA surnommés "les désosseurs", certes un peu légère, mais qui pesait bien 30 kg de plus après le match avec le poids de la merde ramassée sur ce superbe "green"...On a juste dû expliquer à Thibault le positionnement en mélée : "Tu mets ta tête entre le pilier et le talonneur, pas entre les cuisses du pilier, sinon Marco va t’en mettre une..."

Grosse performance du paquet d’avant, dans un match taillé pour les bourins ( et il y en avait aussi en face...) où la première ligne Marco PERUCH- Lionel MARQUET- Guilhem PANZAN..pardon MAZET ont été exemplaires d’abnégation et de présence dans le jeu, tout comme la troisième ligne où Xavier BRU a encore prouvé qu’on pouvait être chargé comme un poulet d’usine et garder une grande clairvoyance dans le jeu. Idem pour Franck VALENTIN, auteur d’un essai de 30 mètres et qui avait tenu à jouer en pantalon à cause du froid, et qui s’est liquéfié lorsqu’on lui a dit dans les vestiaires qu’il n’y avait plus d’eau chaude pour la douche...allez Franck, vivement le mois de mai !

Daniel "Carter" TARDIVO a, quand à lui, ajouté une nouvelle corde à son arc : voila maintenant qu’il provoque des altercations sur le terrain, et qu’il manque de déclencher une générale !! Extrait : Daniel :"Hé ! Elle a pas fait 5 mètres la touche !!" le 5 jaune :"Arrête d’arbitrer on entend que toi !" Daniel :"Qu’est ce que t’as connard ?" le 5 jaune :"Gros con" Daniel :"Va te faire voir" etc... Il va sans dire que le bureau des Malaigits ne cautionne pas les écarts de langage de son vice président et souhaite qu’à l’avenir des sanctions soient prévues en interne pour tous ceux qui diraient des gros mots sur le terrain... Par ailleurs, je précise pour les profanes que l’expression "déclencher une générale" ne signifie pas "provoquer un orgasme chez la femme du général" mais seulement susciter un bref échange de bouffes au sortir d’un regroupement...

Grosse partie du Président Patrice PERREAU, animateur de la ligne d’attaque et qui avait choisi de jouer avec des raquettes plutôt que des crampons, d’où l’absence de jeu au pied et l’abus du jeu en pivot...La prochaine fois, il est prévu qu’il joue avec un sac à dos et un VTT...A sa décharge, depuis les évènements de Thailande, les détaillants sont en rupture de pisse de Caméléon...

Excellente prestation de la ligne de trois quarts, avec un Xavier ORTEGA chaud bouillant qui a pris les trous les uns après les autres et qui a même essayé de bouffer l’oreille d’un adversaire, coupable parait-il d’un placage à retardement...Il faut dire que Xavier n’avait pas eu son gigot haricots à midi...Le bureau adresse cependant un avertissement solennel à notre camarade : cette propension à enlacer les hommes tout en se roulant dans la boue ne doit pas devenir une habitude...

Impossible pour Yohan de tomber dans de tels travers puisqu’il était venu accompagné d’une supportrice méritante vu les conditions ! Yohan nous prouve à tous qu’on peut être séduisant même ruiné de merde, c’est en suivant cet exemple que les Malaigits attireront enfin ce public féminin qui leur fait tant défaut ! Je rappelle que depuis leur fondation en 1986, 7 femmes en tout et pour tout sont venues voir un match des malaigits, dont 4 le 12 octobre 1999, des touristes anglaises qui cherchaient la place du Capitole et qu’il a fallu renseigner...

Julien LANNES a lui aussi fait connaissance avec le monde rugueux et inhospitalier des avants pour suppléer Thibault, et qui progresse de match en match. Je rappelle que Julien avait été nommé en fin de saison dernière directeur adjoint délégué à l’apéro, et que sa prise de fonction sera effective dès que les crédits auront été débloqués ( en particulier pour la Twingo de fonction ).

Soulignons la présence d’un nouveau venu, Alan, mais que vous connaissez bien puisqu’il était le pilote de l"aigle noir" dans la série "COSMOS 1999"...En tout cas les Malaigits sont fiers de compter enfin une célébrité parmis eux et le remercient en plus car sans lui nous n’aurions pas été une équipe complète !

Enfin, la cerise sur le gâteau, notre ami Eric BARDY, dit "le brise glace", qui a réalisé vendredi soir une prouesse digne d’éloges ( et je pèse mes mots ) : Après une série ininterrompue de 47 blessures consécutives, Eric est sorti du terrain indemne vendredi...pas une égratignure, pas un ongle cassé, pas même le sourcil en bataille, pas décoiffé, le poil luisant et l’oeil vif ! Du coup, beaucoup d’émotion à la fin du match et on le comprend : "Putain, ça faisait longtemps que j’attendais ça...en même temps je commençais à avoir des potes aux urgences, chez les pompiers, il va falloir me réhabituer à vivre sans les pansements, les pommades, c’est une nouvelle vie..." C’est vrai qu’Eric ne peut déjà plus aller dans les aéroports à cause de son nez en tungstène, heureusement qu’il y a les Malaigits...

Vers 22 h, tout le monde à la douche ( froide bien sûr, mais on adore...) et à 22h 03, tous à l’apéro puis à table autour d’un Chili con carne à se gratter le cul toute la semaine, ce qui n’a pas manqué d’arriver aux morfales de service Guilhem et Lionel qui nous ont fait un peu honte car ils n’ont rien laissé pour le sympathique clebs qui glandait sous la table...

Un match "authentique" donc, comme on en voudrait chaque vendredi !

Prochain rendez vous à Roques, nous devrons être bien plus nombreux !

Vive le rugby et longue vie aux Malaigits !

Pierre