AUSSONNE-MALAIGITS : 3 à 6

Chers amis Malaigits, c’est toujours avec une émotion non dissimulée ( vous ne pouvez pas le voir mais là je suis en larmes ) que je prend la plume pour rédiger le dernier compte rendu de la saison. Naturellement pour la plume il s’agit d’une métaphore car j’utilise un clavier comme tout le monde, que je trempe dans l’encre pour que ça écrive mieux . Par ailleurs, et pour en finir avec les digressions vaseuses, je précise qu’une métaphore n’est pas une bouteille ancienne avec des anses mais une comparaison imagée destinée à éclairer le lecteur sur le sens de la phrase .

Une saison de plus donc, clôturée comme de coutume chez nos frères de jeu d’Aussonne, sous un ciel menaçant qui s’est déchiré le temps du match, comme pour saluer d’une trêve météorologique ce festival de jeu d’attaque, cette orgie de beau rugby que ne manquent pas de proposer les « Aussonne-Malaigits » depuis des années ! A l’heure ou d’aucun regrettent l’évolution de ce jeu vers un affrontement physique et stérile, les Malaigits continuent à porter bien haut le culte des attaques en première main, balayant le terrain d’une touche à l’autre et faisant souffler sur les stades un parfum de légende ! Et pourquoi ce goût de l’évitement et du geste fluide me direz-vous ? Pourquoi les Malaigits ne sombrent-ils pas eux aussi dans le physico-physique ? Et bien tout d’abord car ils ne peuvent pas se le permettre. En dépit des charges considérables de produits divers que nous fait ingurgiter Alain, le Malaigit moyen approche rarement le quintal, même en période de fêtes… Mais ce n’est pas la seule raison. Les Malaigits sont aussi les héritiers d’une culture du jeu et du beau geste que leur ont légué de glorieux anciens, dont certains étaient présents vendredi soir pour vérifier de visu que la tradition était bien perpétuée : Nos « experts » Yves CONDE, Yves CHAUWIN et Pascal TAPIE étaient bien là au bord du terrain, incroyablement bien conservés ( les techniques de cryogénie ont fait des progrès considérables depuis leur retraite dans les années 70 ) et se déplaçant sans la moindre assistance respiratoire, même si un Puma médicalisé et un hôpital de campagne étaient prévus sur le boulodrome voisin. Bravo et merci donc à nos ainés, qui ont pu constater que les Malaigits faisaient toujours aussi peu d’en avants et de mauvais choix ! Très peu de déchet dans le jeu donc, et des joueurs qui s’affirment chaque match davantage : Mehdi « bonnet M » ALAOUI, qui va au contact avec la tête de plus en plus basse au point qu’il va finir par entrer dans un trou de taupes. Par ailleurs, Mehdi prends goût aux repas d’après match : vendredi il a repris 4 fois du cassoulet et commence à talonner Guilhem au classement des morphales !

Fred RODRIGUEZ et GUILLAUME ont tenté quelques débordements de classe, qu’ils ont parfois payé de « timbres » assassins de la part de défenseurs hargneux, mais le métier rentre vite, et au rugby on a souvent autant de plaisir à « en prendre » qu’à « en donner ».

Saluons aussi la présence de Seb « Moutous », nouveau venu et ami de Lionel P. et mélange de TUILAGI et de CHABAL avec un moteur de 125 cm3 ! Bienvenue à toi donc Seb et tu reviens quand tu veux ! Etaient également présents Jean-Luc PIANCA, qui s’est envolé dès samedi pour les championnats du monde de lancer de prothèses mammaires qui se tiennent au Brésil du 14 au 21 juin, et pour lesquels il représentera encore une fois son pays natal, la Jamaique, Pierre SABARD, arrivé un peu en retard à cause d’une conférence qu’il donnait à l’université de PERPIGNAN sur le thème « De l’incapacité génétique des Catalans à pratiquer un jeu de qualité dans le rugby moderne ». Xavier BRU était également en retard car il a dû passer prendre Pierre aux urgences en passant par la porte de derrière à cause de la foule massée à l’entrée principale…

Florent « BUCK DANNY » DUTRIEUX, qui participera cet été à une expérience de vie en isolement total pendant 3 mois afin de préparer un prochain voyage habité sur Mars ! Florent deviendra donc le premier Malaigit à aller dans l’espace ( enfin il me semble…) et il emportera pour l’occasion un poster et un fanion des Malaigits, un cendrier du « Pescofi » et un ballon dédicacé par les joueurs qu’il pourra offrir aux populations locales.

L’incontournable et inusable Daniel « Carter » TARDIVO, toujours pétri de talent dans le jeu et de clairvoyance dans l’arbitrage ( il n’entube l’adversaire qu’en toute dernière extrémité, et toujours dans l’esprit ! ) exemple : Touche pour les Malaigits. Le 2 d’en face : « Hé, elle est pas droite ! » Daniel : « Les rouges à 10 mètres vous faites que parler. » Lionel POUJET dit « la savonnette », auteur de quelques franchissements remarquables qui résultent à la fois de son gabarit exceptionnel ( il a encore pris 600 g de muscles cette saison ) et aussi de la graisse de phoque dont il s’enduit intégralement avant chaque match. C’est très efficace mais reste le problème de l’odeur, surtout mélangée à celle de la sueur. Lionel est le seul à ne jamais être emmerdé par les moucherons lorsqu’on joue à Aussonne… Enfin, il faut évoquer le cas de notre vénéré Président, Patrice PERREAU, dont l’état de délabrement physique n’a pas échappé à l’assistance vendredi soir ( une tranchée sur le premier coup d’envoi, deux taupes tuées sur le deuxième )… Notre infortuné demi d’ouverture souffrait d’une indisposition gastrique due à l’abus d’infusions à la camomille dont il est très gourmand, surtout avec des petits gâteaux. Jeudi après midi et jusque tard dans la nuit, Patrice s’est gavé de tisane et de petits sablés dans un salon de thé du centre ville où il a ses habitudes ( et qui fait boite en même temps ) et le soir il était malade… Que cela serve de leçon à tous les gourmands, il ne faut pas abuser de la tisane ( même si c’est de la Jack Daniels ) au delà de 4 heures de l’après midi. Quoi qu’il en soit, et grâce à la coopération de nos hôtes qui nous ont permis d’attendre l’arrivée des deux « conférenciers » de Perpignan, le match fut de qualité, avec une victoire de plus qui permet aux Malaigits de présenter un bilan très positif cette saison : 7 victoires pour 5 défaites. Soulignons par ailleurs que les intempéries nous ont obligé à annuler 3 matchs cette année.

Enfin, pour finir l’année, il est nécessaire de consacrer quelques lignes au courrier des admirateurs des Malaigits qui sont toujours aussi nombreux et qui réclament fiévreusement des détails sur le club et les joueurs : Marie-Yvonne, 92 ans, de Cramoisy-les-gonesses nous demande : « La calvitie de Daniel TARDIVO est elle naturelle ? » Non Marie-Yvonne, elle est consécutive à une blessure reçue à Dien-Bien-Phu en 1954, une entaille au cuir chevelu faite par un éclat d’obus que l’on n’a pas bien recousu, il s’agit donc en fait d’une grande cicatrice… Tatiana, 22 ans, serveuse au Fucking Blue Boy : « Lionel MARQUET va t-il bientôt être de retour sur les terrains ? » Lionel est rétabli puisqu’il a repris le carrelage du trottoir devant chez lui ( il n’y a plus rien à carreler dans sa maison…), et il s’est consacré durant sa convalescence à la construction d’une réplique du viaduc de Millau avec des allumettes et de la bouse de vache. Ayant le bras dans le plâtre il s’est servi de ses pieds. Le résultat est exposé dans le hall de la mairie de Cugnaux, dépêchez vous d’aller le voir avant qu’il fasse trop chaud… Nelson PIQUET, 55 ans, de Brasilia : « Est-il vrai que Sébastien TERMINI s’est lancé dans un tour du monde en Solex ? » C’est exact ! Les nouvelles vont vite ! Seb se trouve actuellement sur l’île de Pâques dans l’océan Pacifique, où il a échoué après 4 mois de dérive sur un radeau de fortune. En effet Seb a été abandonné en mer par l’équipage du cargo chypriote sur lequel il faisait la traversée car il faisait trop de bruit avec son Solex et qu’il refusait de payer la traversée en nature. Sinon tout va bien, notre ami « Mariokart » est presque arrivé puisqu’après avoir trouvé le moyen de rejoindre le continent, il ne lui restera plus qu’à remonter la cordillère des Andes, l’Amérique centrale, traverser l’Atlantique, remonter l’Afrique par le Sahara et débarquer à Marseille ( tout ça avec quatre litres de mélange ). Bon courage Seb ! Kévin, 39 ans, organisateur de rencontres libertines, qui souhaite faire passer un message personnel à Jean-Luc P : « Salut JL, on t’a pas vu à la soirée mercredi…tu boudes ? » Clotilde du Balay d’Enlfion, 32 ans, Responsable de la communication du groupe Louis Vuitton Moet Hennessy : « Le groupe pour lequel je travaille souhaiterais associer l’image des Malaigits à certains des produits phares des marques que nous commercialisons…quand pouvons nous nous rencontrer pour en discuter ? » Hélas Clotilde, les Malaigits ont déjà des contrats d’exclusivité signés avec les bonbons « la Pie qui chante », Tampax et les papiers Lotus. Par ailleurs, le standing de l’équipe interdit que nous nous associons à des produits dont l’image fait un peu trop « peuple ».

Ce sera tout pour cette fois, mais le courrier est tel qu’il faudrait des heures pour y répondre, et encore ne sont pas traitées, par soucis d’éthique, toutes les sollicitations à caractère sexuel dont nous faisons l’objet !

Comme d’habitude, quelques infos « vie du club » : De nouveaux produits dérivés sont disponibles grâce à la diligence et au sens de la négociation de Pierre S et Xavier B : des balais pour les chiottes jaunes et bleus dédicacés par les joueurs, des cartes de vœux audio reproduisant des remarques mythiques comme celle de Marco P. : « Milledieu Alain tu m’as encore écrasé le pied !! » ou celle de Patrice : « Quelle tête de lapin sucé celui-là », des gels douche aromatisés ( graisse de phoque, senteurs de vestiaire, de sacs pas ouverts de deux mois, sueur rance etc…), des nuisettes transparentes avec les têtes des joueurs en filigrane, des infusions série limitée « El Presidente » et tant d’autres choses…

A noter la création imminente d’une rubrique « infirmerie » sur le site, où chacun pourra consulter le bulletin de santé des éclopés du moment, le détail des traitements en cours, la durée d’indisponibilité etc…Tout cela bien sûr dans le strict respect du secret médical dont est dépositaire « il Dottore » Alain RISONFIFUENA. Soulignons à ce propos que nous avons eu justement beaucoup de bléssés cette saison et que nous espérons revoir tous les concernés en septembre et en bon état.

Je rappelle que chacun d’entre vous peut répondre à cet article pour rectifier les informations qui y figurent, insulter son auteur, ou dire bonjour à sa tatie.

Bonne intersaison et restez à l’écoute des nouvelles du club !

Vive le rugby et longue vie aux malaigits !

Pierre